À Bogota, le boss Peppe Palermo piégé par la police : découvrez les secrets de l’opération explosive !
Dans une opération transnationale d’envergure, la police colombienne, en collaboration avec Europol et la Squadra Mobile de Reggio de Calabre, a procédé à l’arrestation à Bogota de Giuseppe Palermo, mieux connu sous le surnom de « Peppe », figure éminente de la ‘ndrangheta. Cette capture s’inscrit dans le cadre de l’opération « Pratì », coordonnée par la Direction Distrettuale Antimafia de Reggio Calabre, et marque une victoire significative dans la lutte contre le trafic international de stupéfiants.
Les modalités de l’opération Pratì
L’opération Pratì, entamée il y a plusieurs mois, visait spécifiquement les maillons centraux du réseau de distribution de cocaïne en Europe. Les forces colombiennes ont saisi l’occasion d’une présence de Palermo sur le sol colombien pour l’interpeller en flagrant délit :
- Un dispositif de surveillance rapprochée était déployé autour de plusieurs points de rendez-vous présumés à Bogota.
- Le général Carlos Fernando Triana, directeur de la police nationale colombienne, a confirmé que les agents ont neutralisé « Peppe » sans effusion de violence, en milieu urbain.
- L’arrestation s’est déroulée dans le respect des procédures internationales, avec l’assistance technique d’Europol pour la coordination des dossiers et des flux d’informations.
Cette synchronisation réussie entre les services colombiens et italiens témoigne d’un niveau de coopération sans précédent, essentiel pour démanteler les structures de la ‘ndrangheta à l’étranger.
Portrait du baron de la drogue
Giuseppe Palermo, décrit comme l’un des « stratèges » de la famille calabraise, dirigeait l’acquisition de grosses cargaisons de cocaïne en Amérique du Sud :
- Il négociait directement les achats de cocaïne liquide en Colombie, au Pérou et en Équateur.
- Il supervisait les trajectoires maritimes et terrestres destinées à acheminer la drogue jusqu’aux marchés européens via des ports de la Méditerranée.
- Selon le général Triana, il a « touché le cœur même du trafic mondial de drogue », établissant des relais logistiques dans plusieurs pays.
Son surnom, « Peppe », résonne comme un avertissement : sa capacité à échapper jusqu’alors aux autorités faisait de lui une cible prioritaire pour les enquêteurs de la DDA.
Une série d’arrestations antérieures
Cette arrestation fait suite à plusieurs coups de filet remarqués en Amérique latine :
- En mars dernier, Emanuele « Dollarino » Gregorini avait été interpellé à Carthagène des Indes (Colombie).
- En octobre 2024, Luigi Belvedere, surnommé « Le Colombien », et Gustavo Nocella dit « Ermes », ont été appréhendés à Medellín.
- Tous deux étaient considérés comme des collaborateurs clés des clans Rinaldi-Formicola, Amato-Pagano et De Micco dans la distribution internationale.
Ces arrestations successives ont permis de fragiliser la structure financière et logistique de la ‘ndrangheta, mais la prise de Giuseppe Palermo constitue sans doute l’étape la plus décisive.
Conséquences pour le marché de la cocaïne en Europe
Avec la mise hors d’état de nuire de l’un de ses principaux orchestrateurs, plusieurs effets sont attendus :
- Désorganisation temporaire des circuits d’approvisionnement, entraînant une hausse des prix sur les marchés européens.
- Reconfiguration des alliances entre familles mafieuses, susceptibles de provoquer des luttes de pouvoir internes.
- Renforcement des contrôles douaniers et portuaires, en particulier dans les principaux ports d’embarquement et de débarquement.
La ‘ndrangheta pourrait chercher à recruter de nouveaux relais, mais l’arrestation de Palermo envoie un signal fort : nul n’est à l’abri, même au cœur des zones urbaines les plus peuplées.
Un précédent diplomatique et légal
Sur le plan diplomatique, ce succès sécuritaire renforce la position de la Colombie dans sa lutte contre le narcotrafic :
- Le gouvernement colombien peut désormais souligner son engagement et ses résultats tangibles auprès de la communauté internationale.
- La collaboration avec l’Italie sert de modèle pour de futures opérations conjointes contre les mafias étrangères.
- La procédure de remise de Pepe Palermo à la justice italienne devra respecter les conventions d’extradition entre les deux pays.
Pour la justice italienne, l’arrivée de Palermo en détention constitue l’ouverture d’un nouveau chapitre : de nombreux témoignages et preuves devront être valorisés pour un procès qui pourrait durer plusieurs années.
Voies de poursuite et ramifications judiciaires
Parmi les chefs d’accusation qui pèsent sur Giuseppe Palermo :
- Trafic international de stupéfiants, passible de réclusion criminelle à perpétuité en Italie.
- Association de malfaiteurs, pour avoir organisé les réseaux logistiques et financiers.
- Infractions connexes, comme le blanchiment d’argent et la corruption de fonctionnaires à l’étranger.
La Direction Distrettuale Antimafia préparera un acte d’accusation solide, incluant des interceptions téléphoniques, des documents bancaires et des témoignages de complices désormais sous protection. Les 20 autres recherchés appréhendés en Italie devraient également être jugés dans le même dossier, ce qui fait de l’opération Pratì l’une des plus vastes poursuites judiciaires contre la mafia calabraise.
À Bogota comme à Reggio Calabre, l’arrestation de « Peppe » Palermo démontre que la coopération internationale peut porter ses fruits. En s’attaquant aux hauts responsables, les forces de l’ordre affaiblissent durablement la capacité opérationnelle des réseaux de drogue, ouvrant la voie à une réduction des flux illicites vers l’Europe.