Donald Trump n’a pas mâché ses mots en réagissant à la victoire surprise de Zohran Mamdani lors des primaires démocrates pour la mairie de New York. Le 33-enaire, ancien rappeur devenu élu local et qualifié d’outsider, s’est imposé face à l’ex-gouverneur Andrew Cuomo, provoquant la consternation du « camp du changement » et un véritable séisme au sein de l’establishment démocrate.
Les attaques virulentes de Donald Trump
Sur sa plateforme Truth Social, le président américain a fustigé Mamdani sans ménagement :
- « Enfin c’est arrivé, les Démocrates ont dépassé les bornes. Zohran Mamdani, un fou communiste à 100 %, vient de gagner les primaires et se dirige vers la mairie de New York. »
- « Nous avons déjà eu des radicaux de gauche, mais là, ça devient ridicule. »
- « Il a un physique affreux, sa voix est insupportable, il n’est pas très intelligent. »
- « Il bénéficie du soutien d’Alexandria Ocasio-Cortez et de tous ces gens stupides, et même notre grand sénateur palestinien, le pleurnichard Chuck Schumer, rampe vers lui. »
- « Oui, c’est un moment historique dans notre pays ! »
En habillant sa dénonciation d’insultes personnelles et politiques, Trump tient un discours de division, jouant la carte de la peur pour décrédibiliser Mamdani et mobiliser la base républicaine.
Un outsider intrépide, un message de renouveau
Zohran Mamdani s’est d’abord fait connaître comme membre du conseil municipal du 36e district, couvrant des quartiers populaires du Queens et du Bronx. Ancien rappeur, il a su capitaliser sur la colère des classes moyennes et populaires :
- Promesse de rendre les transports publics gratuits pour désengorger les bus et le métro.
- Gel des loyers pour freiner l’explosion des prix de l’immobilier à Manhattan.
- Opposition ferme aux descentes des services de l’immigration dans les foyers d’immigrés.
- Mise en place de marchés alimentaires municipaux pour éviter les déserts alimentaires et contrôler les prix.
Son élan s’explique par un discours optimiste, axé sur l’accessibilité et la justice sociale. Mamdani a ainsi su fédérer des électeurs en quête de changement, déçus par les vieux barons démocrates.
Une victoire qui secoue l’establishment
Le triomphe de Mamdani représente un coup dur pour le parti démocrate, toujours à la recherche d’une ligne directrice depuis l’élection de Donald Trump. Les chiffres clés :
- Avantage si large qu’Andrew Cuomo a rapidement concédé la défaite : « Ce n’était pas notre soirée, c’était celle de Mamdani ».
- Endossements prestigieux du camp Cuomo (Michael Bloomberg, Bill Clinton) restés sans effet.
- Alliance tactique avec Brad Lander, arrivé en troisième position, qui a reporté ses voix massivement sur Mamdani.
En dépassant 50 % des voix dans une primaire à plusieurs prétendants, Mamdani a démontré la vigueur d’une nouvelle génération politique, plus radicale et déterminée à transformer la ville.
La réaction de Wall Street : « l’été chaud des communistes »
La finance new-yorkaise, habituée à écouter les rodomontades de Trump, a manifesté cette fois un réel effroi. Dan Loeb, patron de l’hedge fund Third Point et soutien de Cuomo, a lâché :
- « C’est officiellement l’été chaud des communistes. »
- Inquiétude sur les projets de hausse d’impôts ciblant les revenus supérieurs à 1 million de dollars, qui risqueraient de déclencher une fuite de capitaux hors de la ville.
La perspective d’une « taxe communiste » fait craindre une implosion du tissu économique local, même si Mamdani a tenu à rassurer quant à la viabilité financière de ses propositions.
Deux premiers records pour la jeune politicienne
Si Mamdani confirme son avance lors de la certification des résultats, il entrera dans l’histoire de New York en tant que :
- Premier maire musulman de la ville, qui abrite la plus grande communauté juive au monde.
- Plus jeune maire élu depuis plus de 50 ans, à seulement 33 ans.
Sa candidature à l’élection générale de novembre se fera face à Curtis Sliwa, ancien gardien municipal et candidat unique du camp républicain. Si Mamdani l’emporte, ce sera un signal fort envoyé à la nation, confortant le basculement des anciens centres de pouvoir vers une nouvelle génération.
Une trajectoire encore informelle, un vrai bouleversement
Techniquement, les résultats ne sont pas encore officiels, mais l’écart est tel qu’aucun recomptage ne devrait inverser la tendance. Cuomo, défait, n’exclut pas de se présenter comme candidat indépendant pour le scrutin de novembre, ajoutant une incertitude supplémentaire à cette élection municipale déjà historique. En attendant, les New-Yorkais se préparent à vivre une campagne hors du commun, où le mot « communiste » redevient un outil de dénigrement, alors qu’il symbolise pour d’autres l’espoir d’une ère plus juste et équitable.