Cartel secret révélé : Delivery Hero et Glovo frappés d’une amende record de 329 M€ !
La Commission européenne a infligé une amende record de 329 millions d’euros à Delivery Hero et Glovo pour avoir mis en place un véritable cartel dans le secteur du « food delivery ». Après une longue enquête démarrée en juillet 2024, Bruxelles a confirmé que ces deux acteurs majeurs, aujourd’hui unis sous le giron de Delivery Hero, ont sciemment limité la concurrence au détriment des consommateurs et des travailleurs.
Une enquête minutieuse et des inspections sur sites
Les premières investigations ont débuté en juin 2022, lorsque l’Autorité de la concurrence espagnole a signalé des pratiques anonymes potentiellement anticoncurrentielles. La Commission a mené des inspections inopinées dans les locaux de Delivery Hero et de Glovo en juin 2022 puis en novembre 2023. Ces perquisitions ont permis de saisir des documents et des échanges internes attestant de l’existence d’accords illicites.
Face aux preuves réunies, les groupes allemands et espagnols ont choisi de reconnaître leur responsabilité. Grâce à cette admission, la sanction initiale a été réduite de 10 %, conformément aux règles de clémence de l’UE.
Trois pratiques anticompétitives avérées
Au cœur du dossier, la Commission reproche aux deux sociétés d’avoir orchestré trois types d’ententes :
Ces ententes, qui ont perduré entre 2018 (prise de participation de Delivery Hero dans Glovo) et 2022 (contrôle total de la filiale espagnole), ont gravement entravé la libre concurrence et maintenu artificiellement des prix élevés.
Montants des amendes : détails et répartition
Après avoir pris en compte la gravité des infractions, leur durée et l’admission de culpabilité, Bruxelles a décidé de répartir l’amende comme suit :
Au total, 329 017 000 € seront versés au budget communautaire. Ces sommes visent à sanctionner l’atteinte aux règles de concurrence et à dissuader tout comportement similaire à l’avenir.
Conséquences pour le marché et les consommateurs
Avec ce coup de semonce, l’UE envoie un message fort aux plateformes numériques : la recherche de profits par des ententes illicites ne passera pas inaperçue. Les répercussions pour le consommateur pourraient être profondes :
Du côté des livreurs, la suppression de l’accord de non-sollicitation ouvre la voie à une mobilité accrue et à de meilleures négociations salariales, car ils pourront changer d’employeur sans entrave.
Vers un renouveau de la concurrence dans le « food delivery »
En sanctionnant lourdement ces pratiques, la Commission européenne vise à restaurer un environnement concurrentiel sain. Plusieurs start-ups et acteurs locaux pourraient désormais s’imposer, apportant de nouvelles fonctionnalités, une meilleure qualité de service ou des modèles économiques plus justes pour les coursiers.
Le rôle clé des autorités et la vigilance à maintenir
Cette affaire souligne l’importance d’un contrôle rigoureux du secteur numérique, souvent perçu comme « libre » et difficile à réguler. Les autorités antitrust européennes promettent de maintenir une vigilance accrue :
Avec cette sanction record, Bruxelles réaffirme sa détermination à garantir une concurrence loyale, essentielle au bon fonctionnement des marchés et au bénéfice des consommateurs européens.