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Chat Control : découvrez pourquoi l’UE a reporté le vote qui menace votre vie privée !

Le vote sur le « chat control » a été officiellement retiré de l’ordre du jour de la prochaine réunion des ministres de l’Intérieur de l’UE, initialement prévue le 14 octobre à Luxembourg. Ce report marque un nouvel échec politique du Conseil de l’Union européenne dans l’adoption du règlement visant à lutter contre les abus sexuels sur mineurs en scannant les échanges privés sur les plateformes de messagerie.

Origine et objectifs du « chat control »

En juillet 2022, la Commission européenne a proposé un règlement obligeant les services de messagerie chiffrée (WhatsApp, Telegram, Signal, etc.) à mettre en place des systèmes automatiques de détection de matériel pédopornographique (CSAM) dans les communications privées, aussi appelé « chat control ». L’idée était de combiner :

La priorité affichée par la Commission était de mieux protéger les enfants en empêchant la diffusion de contenus illicites, sans renoncer totalement au chiffrement de bout en bout.

Les réticences du Parlement européen

Au printemps 2025, le Parlement européen a rejeté la version initiale du texte et adopté son propre mandat de négociation. Les eurodéputés ont retiré l’obligation de scanner l’ensemble des échanges et insisté sur :

Ce compromis parlementaire visait à concilier sécurité et droits fondamentaux, tout en préservant le secret des communications pour la majorité des citoyens.

Bloqué au niveau des États membres

Malgré l’accord de la Commission et l’amendement du Parlement, le Conseil n’est pas parvenu à réunir les États membres autour d’un compromis. Lors de la réunion de Coreper (Comité des représentants permanents), la présidence danoise a tenté de proposer un texte intermédiaire reposant sur trois piliers :

Mais la pression de plusieurs pays (Allemagne, Pologne, Irlande) a fait avorter toute décision. Le manque de majorité qualifiée au sein du Conseil a conduit les Vingt-Sept à renoncer à inscrire le dossier à l’agenda du 14 octobre.

Oppositions et craintes des acteurs du numérique

Plusieurs voix se sont élevées pour dénoncer une dérive autoritaire et une menace sur la confidentialité des échanges :

Les critiques soulignent également la difficulté technique à concilier détection efficace et sécurité cryptographique, minant la confiance des utilisateurs.

Prochaines échéances et poursuite des négociations

Le report de la session du 14 octobre ne signifie pas une fin de parcours. Le travail se poursuivra au niveau technique :

Cette impasse pourrait se prolonger jusqu’au début de la prochaine présidence du Conseil, au premier semestre 2026, laissant le « chat control » dans une zone grise juridique et politique.

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