Choc : Apple avertit l’Australie – copier le DMA mettrait votre iPhone en péril !

Contexte : l’Australie s’inspire du Digital Markets Act européen

Le gouvernement australien envisage d’adopter des mesures proches du Digital Markets Act (DMA) de l’Union européenne, visant notamment à désigner certains géants technologiques comme « gatekeepers » et à leur imposer des règles strictes en matière de concurrence. Dans cette perspective, le projet de loi australien prévoit :

  • l’obligation pour les plateformes de permettre l’installation d’applications depuis des sources alternatives (sideloading) ;
  • la possibilité pour les utilisateurs de contourner in-app les achats via le store officiel, libérant les éditeurs des commissions pouvant atteindre 30 % ;
  • l’interdiction pour les développeurs d’applis de diriger l’utilisateur vers un achat externe sans passer par le store.
  • Ces dispositions visent à briser le verrou des écosystèmes fermés et à favoriser la concurrence. Mais Apple, qui craint pour la sécurité et la confidentialité, vient de déconseiller à l’Australie de « copier » le modèle européen.

    Les raisons invoquées par Apple

    Apple a officiellement fait part de son opposition au DMA australien par une lettre adressée aux parlementaires. Ses principaux arguments sont les suivants :

  • Sécurité informatique : l’entreprise craint que le sideloading n’autorise l’installation d’applications non contrôlées, facilitant la prolifération de malwares et de logiciels espions sur iOS.
  • Protection de la vie privée : sans contrôle strict de l’App Store, les éditeurs malveillants pourraient échapper aux processus de revue, accéder aux données personnelles et contourner les règles de tracking.
  • Intégrité de la plateforme : Apple souligne que chaque application soumise à l’App Store passe des tests stricts. Permettre des sources alternatives, c’est fragmenter l’expérience et augmenter les risques de bogues et de vulnérabilités.
  • Modèle économique : contourner la commission Apple (jusqu’à 30 %) menacerait la viabilité financière de l’App Store, qui contribue à l’écosystème iOS et au développement des logiciels tiers.
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    Exemples concrets de verrouillage actuel

    En l’état, les utilisateurs iOS ne peuvent pas souscrire directement un abonnement Netflix ou Spotify au sein de l’application : ils doivent se connecter en dehors de l’App Store. Amazon empêche l’achat de livres sur Kindle via son appli. Ces pratiques résultent du refus d’Apple d’accepter le paiement externe, imposant sa commission jusqu’à 30 % sur chaque transaction numérique.

    La position de l’Australie et ses motivations

    Le gouvernement australien s’inspire des critiques portées contre les écosystèmes fermés et souhaite :

  • favoriser l’innovation en ouvrant la distribution des applications à plusieurs stores concurrents ;
  • réduire les coûts pour les développeurs et, in fine, pour les consommateurs, en abaissant la contribution prélevée sur les achats in-app ;
  • garantir la liberté de choix pour les utilisateurs, en supprimant tout verrouillage logiciel.
  • Cette démarche s’inscrit dans un mouvement global contre les pratiques jugées anticoncurrentielles des plateformes majeures, à l’image d’Apple et de Google.

    Risques et bénéfices d’une telle réforme

    Si le sideloading et les paiements directs peuvent accroître la concurrence et réduire les prix, ils entraînent aussi des dangers :

  • Prolifération des logiciels malveillants : sans contrôle centralisé, des apps vérolées risquent de se répandre sur des millions d’appareils.
  • Perte de confiance des utilisateurs : face à la multiplication des stores, l’utilisateur peut se retrouver noyé et exposé à des arnaques.
  • Innovation des petits éditeurs : un accès facilité à l’App Store peut encourager la création de nouvelles applications, sans craindre de se voir éjecter pour non-respect des règles.
  • Baisse des coûts pour le consommateur : les abonnements pourraient devenir moins onéreux si la commission de 30 % est réduite ou supprimée.
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    Perspectives et prochains développements

    À ce stade, l’Australie n’a pas encore adopté de loi contraignante. Apple a prévenu qu’elle contesterait toute obligation imposée, arguant que la législation européenne DMA n’est pas nécessairement adaptée à la réalité de son écosystème. Les débats vont se poursuivre au Parlement australien ; plusieurs amendements sont à l’étude pour assurer un équilibre entre concurrence et protection des utilisateurs. L’issue de ce bras de fer technologique risque de conditionner l’avenir de la distribution d’applications mobiles à l’échelle mondiale.