Choc en Terre Sainte : le Cardinal Pizzaballa décrit la famine à Gaza comme une horreur inimaginable
« Nous vivons en Terre Sainte un moment très complexe, très difficile : les morts ne se comptent plus, le manque de médicaments, le manque de nourriture, la faim n’est pas une théorie, c’est une réalité concrète qui frappe directement des milliers et des milliers de personnes de façon inimaginable. » C’est par ces mots forts que le patriarche de Jérusalem, le cardinal Pierbattista Pizzaballa, a alerté l’opinion internationale sur la situation dramatique à Gaza. Dans un message vidéo adressé aux jeunes Italiens en pèlerinage, il dresse un portrait sans concession d’une crise humanitaire aux dimensions alarmantes.
Une crise alimentaire qui n’épargne personne
À Gaza, depuis plusieurs mois, la population subit un régime de quasi blocus. Les hôpitaux manquent de tout, les ambulances peinent à acheminer les blessés, et les points de ravitaillement en vivres s’amenuisent. Selon le patriarche, la faim est « une réalité concrète » :
- Des milliers de familles incapables de se nourrir quotidiennement.
- Des longues files d’attente devant les distributions de secours, parfois sans issue.
- Une dénutrition croissante chez les enfants et les personnes âgées.
Cette pénurie touchant aussi bien les quartiers densément peuplés que les camps de réfugiés, elle crée une situation de désespoir durable, où chaque repas devient un enjeu vital.
Le rôle des structures religieuses et caritatives
Dans ce contexte, les institutions ecclésiales jouent un rôle crucial :
- Ouverture de salles de réception d’urgence dans les églises de Jérusalem et de Bethléem.
- Coordination avec les ONG pour organiser des convois de nourriture et de kits médicaux.
- Appel aux fidèles du monde entier pour récolter des fonds et sensibiliser les gouvernements.
Le cardinal Pizzaballa insiste sur l’engagement des communautés locales : « Tant de personnes en Terre Sainte se mettent en jeu, risquant leur vie pour l’autre. » Cette mobilisation de la société civile constitue l’un des rares remparts face à l’effondrement du système d’approvisionnement.
Les dangers encourus par les bénévoles et défenseurs des droits
Selon le patriarche, sortir dans les rues de Gaza est devenu un acte périlleux : champs de mines, bombardements intermittents et absence d’un quelconque corridor sûr. De même, en Israël, soutenir publiquement Gaza expose parfois à des sanctions ou à des « incompréhensions », voire à des poursuites judiciaires, pour ceux qui osent manifester leur solidarité. Pizzaballa déplore :
- La criminalisation de l’aide humanitaire dans certaines zones.
- La stigmatisation des voix pacifistes et œcuméniques.
- Les pressions exercées sur les ONG pour restreindre leur action.
Malgré ces menaces, un nombre croissant de volontaires persiste, convaincu que l’urgence vitale transcende les barrières politiques.
Appel à la communauté internationale
En lançant son message, le cardinal Pizzaballa vise à réveiller les consciences auprès des États et des organisations mondiales :
- Volonté de négociations pour instaurer des couloirs humanitaires protégés.
- Exigence d’une suspension des hostilités afin de laisser passer les convois de secours.
- Pression sur les bailleurs de fonds pour débloquer immédiatement des fonds d’urgence.
Son message ne se limite pas à une simple dénonciation : il constitue un véritable cri de détresse, plaidoyer pour « une paix digne », respectueuse des droits fondamentaux et de la vie humaine.
Une foi mise à l’épreuve
Pour le patriarche, la foi chrétienne en Terre Sainte n’est pas absoute du monde : elle se confronte aux réalités les plus brutales. Il observe :
- Un souffle de résilience parmi les croyants, malgré la peur constante.
- Des gestes d’entraide entre communautés juives, chrétiennes et musulmanes.
- La symbolique d’une cohabitation forcée qui devient source d’espoir pour un vivre-ensemble possible.
En évoquant « ce moment très complexe », Pizzaballa souligne que c’est sur le terrain de l’humanité partagée que se joue aujourd’hui l’avenir de la Terre Sainte.
Vers un nouveau pacte de solidarité
Alors que les projecteurs se braquent chaque jour un peu plus sur le drame de Gaza, l’intervention du patriarche de Jérusalem rappelle que la solution ne peut être que globale : diplomatique, sécuritaire et, surtout, humanitaire. À l’aube du prochain synode des jeunes catholiques italiens, son message résonne comme un appel urgent à conjuguer volontés politiques et initiatives citoyennes pour enrayer l’hécatombe silencieuse qui sévit à Gaza.