Choc : la Fed abat ses taux pour la première fois en 2025 – préparez-vous à en profiter (ou pas) !

Un premier coup de rabot attendu pour 2025

Pour la première fois depuis le début de son deuxième mandat, la Réserve fédérale américaine (Fed) a abaissé son taux directeur de 25 points de base, le faisant passer dans une fourchette de 4 % à 4,25 %. Cette décision, prise à l’unanimité par le Federal Open Market Committee (FOMC), sauf un vote dissident, marque une inflexion significative de la politique monétaire américaine après plusieurs hausses successives visant à contenir l’inflation.

Pressions politiques et indépendance menacée

Le contexte politique a pesé : la Maison-Blanche, et plus particulièrement l’entourage du président Trump, a exercé de fortes pressions pour inciter la Fed à agir, jusque-là réticente à ajuster sa politique en dépit des attentes des milieux économiques. Stephen Miran, fidèle de Trump nommé gouverneur en septembre, a immédiatement proposé une baisse de 50 points, déplorant que le quart de point ne suffise pas. Ce vote dissident souligne la tentation pour certains de faire de la Fed un simple instrument de la politique gouvernementale.

Jerome Powell, interrogé sur ce désaccord, a réaffirmé la volonté de préserver l’indépendance de la banque centrale : « Nous restons fermement engagés à maintenir notre indépendance », a-t-il déclaré, insistant sur les objectifs de plein-emploi et de stabilité des prix fixés par le Congrès.

Deux baisses déjà prévues en 2025

Les dot-plots, ces tableaux qui recueillent les projections de chaque membre du FOMC, ont été mis à jour. Ils indiquent désormais deux nouvelles baisses de taux d’intérêt en 2025, pour un total de 50 points de base. L’horizon reste toutefois incertain, car chaque étape dépendra de l’évolution collective des chiffres économiques et des risques à court terme.

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Approche graduelle pour lisser l’impact

  • 25 points de base en septembre 2025, passage à 4,00–4,25 %.
  • Deux baisses supplémentaires d’ici la fin de l’année, soit un total probable de 50 points.
  • Pas de retour à un cycle agressif de relance, mais une gestion prudente des aléas économiques.

Perspectives de croissance et d’emploi

Le Summary of Economic Projections accompagne la décision. La Fed revoit à la hausse sa prévision de croissance du produit intérieur brut – 1,6 % en 2025 contre 1,4 % anticipé en juin. Pour 2026 et 2027, les projections grimpent respectivement à 1,8 % et 1,9 % du PIB. Malgré cette embellie modérée, Jerome Powell souligne un « ralentissement inhabituel » du marché du travail : le rythme moyen de création d’emplois n’atteint plus que 29 000 postes par mois sur les trois derniers mois, un niveau insuffisant pour stabiliser le taux de chômage.

Inflation toujours au-dessus de la cible

Sur le front des prix, la Fed table sur une inflation sous-jacente (PCE core) à 3,1 % fin 2025, identique à la prévision de juin, puis à 2,6 % en 2026. L’inflation totale (PCE) devrait se hisser à 3 % en 2025 et 2,6 % en 2026, contre 2,4 % projeté précédemment. La banque centrale affirme rester très attentive aux risques haussiers sur l’inflation et aux tensions baissières sur l’emploi.

Mandat dual : stabilité des prix et plein-emploi

Conformément à son double mandat, la Fed poursuit deux objectifs :

  • Stabilité des prix : ramener l’inflation à 2 % sur le moyen terme.
  • Plein-emploi : soutenir un marché du travail dynamique sans générer de surchauffe.

La Fed juge que la trajectoire de la politique monétaire doit désormais naviguer entre ces deux pôles, car « les risques pour l’emploi sont orientés à la baisse, tandis que ceux pour l’inflation sont orientés à la hausse ».

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Message fort de Powell aux marchés

Lors de la conférence de presse, Powell a souhaité rassurer les investisseurs : « Nous ferons tout le nécessaire pour atteindre nos objectifs, sans nous laisser distraire. » Il a aussi rejeté l’idée d’un pilotage conjoncturel dicté par des sondages ou des pressions extérieures, réaffirmant le principe d’action fondé sur les données économiques.

Dans les semaines à venir, la Fed devra surveiller de près :

  • Les indicateurs de création d’emploi et le taux de participation à la population active.
  • Les variations des prix à la consommation et à la production (CPI, PPI, PCE).
  • Les tensions sur les chaînes d’approvisionnement et l’évolution des salaires réels.
  • Les réactions des marchés financiers face aux nouvelles orientations de la politique monétaire.

Ce premier abaissement ouvre une phase de politique monétaire plus accommodante, mais toujours encadrée par la nécessité de ne pas relancer prématurément l’inflation. Les prochaines réunions du FOMC seront déterminantes pour confirmer ou ajuster cette trajectoire prudente.