Le dernier cri de Google Chrome vise à simplifier la vie numérique en réduisant automatiquement le flux incessant de notifications. Consciente que moins de 1 % des alertes génèrent une véritable interaction, Google a intégré dans Chrome Desktop et Android une fonctionnalité d’« amélioration silencieuse » : la suppression automatique des autorisations de notification pour les sites rarement visités ou trop intrusifs.
Une gestion proactive des permissions via Safety Check
La nouvelle option s’appuie sur le module Safety Check, déjà chargé de révoquer les accès au micro et à la géolocalisation pour les sites oubliés. Désormais, Safety Check supprime aussi les permissions de notification pour les sites web dont le taux d’interaction a chuté sous un seuil critique. Concrètement :
- Chrome identifie les sites n’ayant pas été consultés depuis plusieurs semaines.
- Il évalue le nombre de notifications reçues versus le nombre de clics générés.
- Si l’engagement est jugé trop faible, la permission est automatiquement retirée.
Des critères précis pour éviter la suppression abusive
Google insiste sur le fait que seules les autorisations de notifications « inutiles ou excessives » sont concernées. Les web apps progressives (PWA) et les sites sur lesquels l’utilisateur a interagi récemment conservent leurs notifications. De plus :
- Les autorisations sont retirées uniquement après plusieurs semaines d’inactivité.
- Un avertissement s’affiche au moment de la révocation pour informer l’utilisateur.
- La fonctionnalité n’affecte pas les notifications système (par exemple les invitations d’appels ou les alertes de sécurité).
Réactiver une notification en un clic
Si vous souhaitez recevoir à nouveau des notifications d’un site, rien de plus simple. Deux méthodes sont possibles :
- Via Safety Check : rouvrir le menu des permissions et réactiver la notification.
- Directement sur le site : revisitez-le et autorisez de nouveau les alertes depuis l’icône de cadenas à gauche de la barre d’adresse.
Pour les utilisateurs soucieux de conserver un contrôle total, Google permet même de désactiver complètement la suppression automatique dans les paramètres de notifications.
Une baisse notable du « spam informatif »
Tests internes de Google à l’appui, le nombre de notifications jugées superflues a chuté de près de 60 % sur les sessions d’usage classique. En parallèle, les sites restés autorisés ont vu leur taux de clics augmenter, signe que la qualité prévaut sur la quantité :
- Moins d’interruptions dans la navigation.
- Augmentation de l’attention portée aux alertes réellement importantes.
- Réduction de la fatigue liée aux sollicitations constantes.
Cette initiative s’inscrit dans la logique plus large de « bien-être numérique », prônée par plusieurs acteurs du web pour limiter la surcharge cognitive.
Déploiement progressif et perspectives
Pas encore annoncée dans quelle version stable de Chrome cette fonctionnalité deviendra accessible à tous, elle apparaît déjà dans les canaux Beta et Dev. Google prévoit un déploiement global d’ici la fin de l’année, pour les environnements Desktop Windows, macOS, Linux, mais aussi Android.
À terme, cette stratégie d’auto-nettoyage des permissions pourrait s’étendre à d’autres domaines :
- Blocage des accès aux caméras et micros non utilisés depuis plusieurs mois.
- Gestion plus fine des cookies et du stockage local.
- Optimisation de la consommation mémoire en désactivant les scripts non sollicités.
Ce que cela change pour l’utilisateur et l’éditeur
Pour l’internaute, l’impact se traduit immédiatement par une navigation plus paisible, moins d’interruptions et une meilleure concentration. Les éditeurs quant à eux doivent repenser leurs stratégies de notification :
- Prioriser la pertinence : ne proposer des alertes qu’en cas d’information vraiment essentielle.
- Favoriser les notifications in-app ou par e-mail pour les mises à jour mineures.
- Encourager l’abonnement volontaire plutôt que l’affichage intempestif de pop-ups.
En rééquilibrant l’écosystème, Chrome entend responsabiliser toutes les parties prenantes : sites, plateformes et utilisateurs.