Cyberattaque choc : comment des hacktivistes israéliens ont siphonné 90 M$ en crypto !

Un nouvel épisode de cyber-attaque entre Israël et Iran

Alors que les tensions régionales s’intensifient, un groupe d’hacktivistes israéliens, connu sous le nom de Predatory Sparrow (Gonjeshke Darande en persan), a revendiqué deux attaques majeures contre des infrastructures financières iraniennes. Cette offensive marque une étape spectaculaire dans la« cyberwar » entre Téhéran et Tel Aviv, s’inscrivant dans une série de ripostes numériques à la crise au Moyen-Orient.

Le collectif Predatory Sparrow : retour après neuf mois de silence

Après une longue période d’inactivité sur les réseaux sociaux, le groupe Predatory Sparrow a décidé de publier plusieurs messages sur la plateforme X pour annoncer son double coup de force. Reconnu pour ses opérations sophistiquées, le collectif affirme viser les bastions financiers du régime iranien, qu’il désigne comme le « cœur du financement de la terreur et du programme nucléaire ». Cette revendication intervient au moment où l’Iran limite drastiquement l’accès à Internet pour protéger ses propres systèmes.

Cible n°1 : Bank Sepah, la banque de l’élite militaire

  • Rôle stratégique : Bank Sepah est réputée pour servir de canal de financement au Corps des Gardiens de la Révolution islamique, contournant les sanctions internationales.
  • Mode opératoire : Selon les hacktivistes, l’infrastructure interne de la banque a été compromise, rendant inaccessibles les comptes clients et paralysant les stations-service dépendantes du système pour gérer les transactions.
  • Conséquences immédiates : Les usagers se sont retrouvés dans l’incapacité de retirer des fonds ou de payer leurs achats d’essence, accentuant la crise de confiance dans les services bancaires.

Ce premier assaut visait à frapper l’économie locale et à exposer les mécanismes de contournement des sanctions financières par le régime iranien.

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Cible n°2 : Nobitex, extraction de plus de 90 M$ en cryptomonnaies

  • Exchange majeur : Nobitex est la principale plateforme d’échange de cryptomonnaies en Iran, utilisée par des milliers d’utilisateurs pour convertir rial iranien et devises numériques.
  • Vol massif : Les hacktivistes ont accédé à un hot wallet central et transféré l’intégralité des fonds, évalués à plus de 90 millions de dollars selon la société d’analyse Elliptic.
  • Destination des fonds : Les cryptomonnaies ont été dirigées vers des portefeuilles inaccessibles, gérés par Predatory Sparrow, rendant quasi impossible tout gel ou récupération.

Cette opération déstabilise un secteur en pleine croissance en Iran, illustrant la vulnérabilité des échanges cryptographiques face aux cybermenaces sophistiquées.

Riposte iranienne : blackout et restrictions d’accès

En réaction à ces attaques, le gouvernement iranien a imposé un blackout total d’Internet, confirmé par l’observatoire NetBlocks. Les autorités avaient d’abord bloqué WhatsApp et Telegram, accusées d’être utilisées par des espions israéliens, avant de couper l’accès en vertu d’un « état d’urgence numérique ». Cette mesure spectaculaire vise à limiter la propagation de nouvelles offensives et à contrôler l’information au sein du pays.

Conséquences politiques et économiques

  • Isolement numérique : La coupure d’Internet touche non seulement les institutions, mais aussi les citoyens et les entreprises, paralysant communications et services en ligne.
  • Impact sur l’économie : Les secteurs bancaires et des cryptomonnaies subissent une perte de confiance : la fuite des capitaux et la réticence à utiliser des services en ligne pourraient se poursuivre.
  • Réaction internationale : L’attaque suscite des interrogations sur l’utilisation des hacktivistes comme outil de politique étrangère, et sur la protection des infrastructures critiques.
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Enjeux et perspectives de l’escalade cyber

Cette série d’attaques illustre un tournant dans les relations conflictuelles : le cyberespace s’impose comme un champ de bataille à part entière. Les hacktivistes, légitimes aux yeux de certains, deviennent des acteurs non étatiques capables de porter des coups d’une ampleur comparable à des frappes physiques. Pour l’Iran, la réponse numérique inclut le renforcement de ses défenses, la mise en place de restrictions plus strictes et une surveillance accrue des communications.

Du côté d’Israël, la stratégie semble s’appuyer sur des opérations ciblées pour affaiblir les sources de financement du régime iranien. À terme, cette confrontation risque de s’étendre à d’autres secteurs critiques : énergie, télécommunications et infrastructures nationales.

La communauté internationale suit de près ces développements, conscients que la sécurité du cyberespace conditionne désormais la stabilité politique et économique de toute la région.