Danger sanitaire : la CNIL dévoile pourquoi vos chatbots ne sont pas médecins !

Face à l’essor des chatbots et des assistants conversationnels alimentés par l’intelligence artificielle, le Garante per la protezione dei dati personali — l’équivalent italien de la CNIL — tire la sonnette d’alarme : ces outils, même s’ils paraissent experts, ne sont pas des médecins. Interroger un chatbot sur vos résultats d’analyses, vos radiographies ou votre dossier médical peut non seulement compromettre la confidentialité de vos données sensibles, mais aussi vous exposer à de dangereuses erreurs de diagnostic.

L’alerte lancée par le Garante

Le Garante constate une pratique de plus en plus courante : de nombreux usagers téléchargent leurs comptes-rendus médicaux sur des plateformes grand public d’IA pour obtenir un avis ou une interprétation. Pourtant, ces systèmes n’ont pas été conçus ni validés pour fournir un conseil de santé. Le Garante en rappelle l’essentiel :

  • La plupart des chatbots n’appartiennent pas à des services médicaux dédiés, eux-mêmes soumis à des normes strictes et supervisés par des professionnels de santé.
  • Les données de santé font partie des « catégories particulières de données » protégées par le RGPD, nécessitant des garanties renforcées.
  • La divulgation de vos informations médicales à un tiers numérique doit toujours s’accompagner d’une lecture attentive de la politique de confidentialité.

Le risque de perte de contrôle des données

Lorsqu’un patient soumet un document médical à un chatbot, il peut perdre toute maîtrise sur l’usage de ces informations :

  • Certains fournisseurs conservent les données pour améliorer leurs algorithmes, sans préciser la durée de conservation ni les finalités exactes.
  • Le Garante recommande de vérifier si les données sont effacées immédiatement après le traitement ou si elles sont utilisées ultérieurement pour l’entraînement du modèle.
  • Tout internaute doit lire les clauses de transparence, obligatoires selon le RGPD, avant de partager un dossier médical.
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Le danger d’un faux sentiment de sécurité

Au-delà de la confidentialité, le second risque majeur est lié à la fiabilité des réponses :

  • Un chatbot généraliste peut proposer un traitement inapproprié, conseiller un médicament ou sous-estimer la gravité d’un symptôme.
  • Les modèles d’IA grand public n’intègrent pas toujours les mises à jour médicales, les protocoles de validation clinique ni les contre-indications propres à chaque patient.
  • Le Garante insiste sur la nécessité d’une supervision humaine : seules des personnes qualifiées peuvent interpréter un diagnostic et prescrire un traitement.

Les recommandations du Garante

Pour encadrer l’usage de l’IA en santé, le Garante élabore un véritable décalogue à destination des développeurs et des utilisateurs :

  • Distinguer clairement les services « médicaux » des chatbots grand public.
  • Intégrer des alertes explicites lorsqu’un usager partage des informations sensibles.
  • Garantir la suppression automatique ou programmée des données médicales.
  • Assurer la traçabilité de l’usage des données au sein de l’infrastructure IA.
  • Mettre en place des protocoles de validation clinique et des audits indépendants.
  • Prévoir un filtre collaboratif : un médecin doit valider toute interprétation avant restitution.
  • Informer l’utilisateur des limites du système et des conditions de responsabilité.
  • Proposer des formations et des ressources fiables sur la bonne utilisation de l’outil.
  • Encourager les partenariats entre éditeurs d’IA et établissements de santé accrédités.
  • Veiller à l’accessibilité et à la transparence des chartes éthiques et des contrats de service.

Vers une IA réellement sécurisée en santé

Alors que des solutions d’IA médicales spécifiques existent déjà — avec cahiers des charges, équipements certifiés et supervision hospitalière —, le grand public tend à confondre ces plateformes spécialisées avec les chatbots accessibles à tous. Cette confusion peut s’avérer dangereuse.

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Le Garante exhorte les internautes à une vigilance accrue : ne jamais considérer un chatbot comme un médecin, vérifier la politique de confidentialité, et se tourner systématiquement vers un professionnel pour toute question de santé. Seule une évaluation humaine et experte peut garantir un diagnostic fiable et adapté aux besoins du patient.