Dans une volte-face spectaculaire, Anne Wojcicki, la cofondatrice historique de 23andMe, vient de reprendre la main sur son entreprise en difficulté. Son véhicule d’investissement, le TTAM Research Institute (sigle de “Twenty Three And Me”), a remporté les enchères pour l’acquisition des actifs de 23andMe à hauteur de 305 millions de dollars. Cette opération intervient dans le cadre d’une procédure de protection judiciaire américaine, le fameux Chapter 11, et marque un tournant majeur dans l’histoire du leader du test ADN grand public.

Un Chapter 11 pour rebondir

Le 23 mars 2025, 23andMe a sollicité la protection du tribunal de faillite fédéral américain en recourant au Chapter 11. Cette procédure n’a pas vocation à liquider l’entreprise, mais à lui offrir un cadre de restructuration ordonné. Sous cette protection, la société a dû suspendre ses dettes et obtenir un sursis pour continuer ses activités. Dans ce contexte, les actifs de la société ont été mis aux enchères afin de rembourser ses créanciers tout en préservant une poursuite d’activité possible.

Deux enchères et la victoire de TTAM

La première adjudication a été remportée le 19 mai par le géant pharmaceutique Regeneron, pour un montant de 256 millions d’euros. Toutefois, l’offre n’ayant pas été finalisée, le tribunal a rouvert les enchères début juin. Anne Wojcicki, contrainte de quitter temporairement son poste de PDG pour répondre aux règles de conflit d’intérêts, avait créé le TTAM Research Institute pour présenter une proposition indépendante. Avec un prix porté à 305 millions de dollars, TTAM a surpassé Regeneron et s’est assuré la totalité des actifs principaux de 23andMe.

Les engagements de TTAM Research Institute

Pour obtenir l’aval du tribunal, TTAM a pris plusieurs engagements cruciaux :

  • Protection des données : aucun partage, vente ou transfert des données génétiques des utilisateurs, même en cas de nouvelle procédure de faillite.
  • Droit à l’effacement : maintien de la politique en faveur du droit de suppression du compte et des informations ADN.
  • Création d’un comité Consumer Privacy Advisory Board dans les 90 jours suivant la clôture de la vente, chargé de veiller aux bonnes pratiques de confidentialité.
  • Notification transparente : tout changement substantiel dans la politique de confidentialité sera communiqué aux utilisateurs en amont.
  • Audit et rapport annuel : mise à disposition de rapports sur la sécurité des données génétiques, consultables par les procureurs généraux sur simple demande.

Une approbation attendue le 17 juin

La validation définitive de la transaction dépendra de l’audience du tribunal des faillites prévue le 17 juin 2025. Si le juge accepte l’accord, Anne Wojcicki retrouvera un rôle majeur dans la future gouvernance de 23andMe, même si son titre exact n’a pas encore été décidé. Cette approbation judiciaire sera également l’occasion de vérifier la solidité des garanties offertes aux utilisateurs et aux créanciers.

Impacts sur 23andMe et le marché des tests ADN

Fondée en 2006, 23andMe s’est imposée comme pionnière du test ADN direct au consommateur, proposant à un tarif accessible l’analyse du génome pour retracer ses origines, évaluer ses prédispositions médicales et contribuer à des études scientifiques. Cependant, l’entreprise a essuyé plusieurs revers :

  • Scepticisme médical concernant la fiabilité des prévisions de risques de maladie ;
  • Craintes de confidentialité quant à l’usage des données par des tiers, notamment à des fins pharmaceutiques ou d’assurance ;
  • Tension financière liée à des investissements massifs en R&D et des résultats décevants en Bourse.

Le rachat par TTAM Research Institute doit permettre à 23andMe de reprendre son développement avec un fort ancrage éthique et une politique de confidentialité renforcée. L’expertise de Wojcicki dans le domaine de la génomique et son engagement sur la transparence serviront de socle pour rétablir la confiance des clients.

Perspectives et stratégies de relance

Plusieurs axes stratégiques sont envisagés pour la phase post-acquisition :

  • Refonte de l’offre avec des services de suivi santé à distance et des abonnements de conseils génétiques personnalisés ;
  • Renforcement des partenariats avec des organismes de recherche pour valoriser les données agrégées anonymisées ;
  • Amélioration technologique grâce à de nouveaux algorithmes d’interprétation et l’intégration de l’intelligence artificielle pour affiner les diagnostics.

Au-delà du secteur médical, 23andMe souhaite s’ouvrir à de nouveaux marchés, comme la nutrigénomique (adaptation de l’alimentation selon le profil génétique) et la dermatogénomique (soins de la peau sur mesure).

Enjeux éthiques et réglementaires

La transaction relance également le débat sur la régulation des tests ADN commerciaux :

  • Cadre législatif : quelles garanties fournir pour encadrer les offres de génome direct au consommateur ?
  • Consentement éclairé : comment informer vraiment les utilisateurs des implications à long terme de la conservation de leurs données ?
  • Souveraineté des données : quels droits réels ont les individus sur le stockage et l’usage de leurs séquences génétiques ?

Le futur conseil d’experts sur la protection des consommateurs aura pour mission de proposer des chartes de bonne conduite et de recommander des évolutions législatives. Les autorités américaines, et bientôt européennes, suivent de près ces développements pour assurer un juste équilibre entre innovation et respect des libertés individuelles.

23andMe, la célèbre startup américaine spécialisée dans les tests ADN grand public, vient de connaître un rebondissement majeur dans son parcours de restructuration. Le TTAM Research Institute, fondé par Anne Wojcicki elle-même, ex-PDG et cofondatrice de l’entreprise, a remporté l’enchère pour l’acquisition de l’intégralité des actifs pour 305 millions de dollars. Cette transaction, initiée dans le cadre de la procédure de « Chapter 11 » lancée le 23 mars dernier, doit désormais être validée par le tribunal chargé de superviser la faillite volontaire de la société.

Du Chapter 11 à la renaissance sous contrôle fondateur

Le 23 mars 2025, 23andMe a déposé une demande de mise sous protection judiciaire : non pas un dépôt de bilan classique, mais une procédure de réorganisation (Chapter 11) permettant de poursuivre l’activité tout en recherchant des investisseurs. Anne Wojcicki, contrainte par les règles de cette procédure, a démissionné de son siège de PDG afin de pouvoir présenter une offre indépendante. Dès lors, deux enchères principales se sont succédé :

  • le 19 mai, Regeneron Pharmaceuticals avait fait une offre de 256 millions d’euros, jugée initialement la plus élevée ;
  • début juin, le TTAM Research Institute a remporté l’enchère avec une proposition à 305 millions de dollars, soit un montant supérieur de près de 20 %.

TTAM, sigle pour « Twenty Three And Me », est la holding créée par Anne Wojcicki pour reprendre les rênes de sa société. Elle assure ainsi le retour aux commandes de la figure historique de l’entreprise après plusieurs années de turbulences financières.

Les conditions d’approbation et les engagements de TTAM

La réussite définitive de cette acquisition repose sur l’approbation du tribunal de faillite, dont l’audience est fixée au 17 juin 2025. D’ores et déjà, le TTAM Research Institute s’est engagé sur plusieurs points clés, garantissant à la fois la continuité des services et la protection des données personnelles des utilisateurs :

  • maintien de la politique « no-log » et des droits de suppression des comptes et des données génétiques par les utilisateurs ;
  • création d’un Consumer Privacy Advisory Board dans les 90 jours suivant la clôture de la transaction, afin de superviser les pratiques de confidentialité ;
  • interdiction de vendre ou de transférer les données génétiques en cas d’une nouvelle requête de faillite ;
  • mise en place de procédures renforcées de notification en cas de modifications substantielles de la politique de confidentialité ou de fuite de données ;
  • élaboration de rapports annuels à destination des procureurs généraux sur simple demande, pour plus de transparence.
Article à lire  Une enquête explosive : Tesla, cible de vandalismes en série, qualifiés deterrorisme interne!

Ces garanties visent à rassurer les clients dont les informations génétiques sont particulièrement sensibles et à prévenir toute revente des données à des tiers.

Les enjeux pour 23andMe et le secteur de la génétique grand public

Depuis sa création, 23andMe a bouleversé le marché du génome personnel en offrant, à un tarif compétitif, des analyses ADN permettant de remonter ses origines, d’évaluer ses prédispositions génétiques ou de participer à des études scientifiques. L’entreprise a cependant essuyé plusieurs controverses : critiques sur la fiabilité des résultats, craintes concernant le partage potentiel des données avec des partenaires pharmaceutiques, et tensions sur la valorisation en bourse.

La phase de Chapter 11 offre à 23andMe une bouffée d’oxygène et l’opportunité d’un nouveau départ. Le retour d’Anne Wojcicki à la tête de l’institut acheteur symbolise la volonté de renforcer la confiance des utilisateurs et de préserver l’ADN initial de la marque : innovation, accessibilité et respect de la vie privée.

Le calendrier de la reprise et les perspectives d’avenir

Une fois la transaction approuvée courant juin, les étapes clés seront :

  • la finalisation juridique de la cession des actifs et la levée de la protection judiciaire ;
  • la réintégration d’Anne Wojcicki dans un rôle de leadership stratégique, même si elle n’occupera pas immédiatement le poste de PDG ;
  • le déploiement des engagements de confidentialité et la nomination des membres du Consumer Privacy Advisory Board.

À plus long terme, 23andMe devra rassurer ses investisseurs et ses clients en déployant de nouvelles offres, en consolidant ses partenariats de recherche et en explorant des services à valeur ajoutée (suivi de santé personnalisé, programmes de bien-être, conseil génétique). La réussite de cette étape de sauvetage conditionnera la place de 23andMe dans le paysage concurrentiel, où d’autres acteurs comme Ancestry ou nouveaux entrants biotech lorgnent la démocratisation des tests ADN.

Article à lire  Vous ne devinerez jamais : l’App Store a généré 1 300 milliards $ en 2024 – découvrez comment profiter de ce jackpot !

Implications pour l’écosystème biotech et la protection des données

Cette acquisition met en lumière plusieurs enjeux structurants :

  • La gouvernance des données génétiques : 23andMe est un cas d’école pour illustrer l’équilibre entre innovation scientifique et éthique de la protection des informations intimes des individus.
  • Le modèle d’affaires : face à la volatilité des valorisations technologiques, la transparence, la fidélisation et les services récurrents (abonnements) apparaissent essentiels pour stabiliser les revenus.
  • La confiance du public : le retour de la fondatrice et la mise sous contrôle d’une structure interne permettent de limiter les craintes de prise de contrôle par des groupes pharmaceutiques ou des intérêts privés.

La reprise de 23andMe par son institut fondateur constitue donc un moment clé pour le secteur, où se négocie la frontière entre biotechnologie de masse et respect de la confidentialité génétique. L’avenir de l’entreprise et, plus largement, l’essor de la génomique personnelle dépendront de la capacité à concilier ambition scientifique et exigences éthiques.

You May Have Missed