GPU H20 : NVIDIA impose un blackout en Chine – découvrez la raison choc !

Un nouveau scandale agite l’industrie des semi-conducteurs

Selon plusieurs sources relayées par The Information, NVIDIA aurait demandé à certains de ses fournisseurs clés de suspendre la production des composants destinés à ses cartes graphiques H20 exportées vers la Chine. Cette révélation intervient quelques mois après que l’administration américaine a réautorisé, sous conditions, l’exportation de ces GPU, essentielles aux tâches d’inférence des modèles d’intelligence artificielle (IA).

Contexte : export controls et tensions USA–Chine

En octobre 2022, l’administration Trump avait imposé des restrictions strictes sur l’exportation de GPU performantes vers la Chine, craignant un transfert de technologies sensibles à l’armée chinoise. Après trois mois de suspension, le Département du Commerce américain a finalement accordé des licences limitées pour la revente de certaines GPU, y compris la H20, à condition que les entreprises versent une part des revenus au gouvernement américain.

Malgré cette réouverture partielle, Pékin a invité ses fabricants locaux à s’abstenir d’acheter ces processeurs. Les autorités chinoises suspectent la présence, dans la puce, d’un système caché de traçage et de désactivation à distance – allégation qu’NVIDIA a formellement contestée.

Les fournisseurs ciblés par la demande de suspension

Selon The Information :

• Samsung : chargé de la production des mémoires vives (DRAM/HBM) intégrées aux GPU H20;
• Amkor Technology : spécialisé dans le packaging des puces avant leur soudure sur les cartes;
• Foxconn : mentionné par Reuters comme ayant reçu une requête similaire pour limiter l’assemblage;
• TSMC : seul fondeur manufacturant réellement le silicium H20, n’aurait pas été contraint d’arrêter ses lignes en vertu des licences américaines.

Cette réduction unilatérale de la production a été interprétée par certains analystes comme une réponse à la baisse de la demande chinoise, mais elle soulève de graves questions sur l’indépendance de la chaîne d’approvisionnement et la pression géopolitique subie par les acteurs du secteur.

Réponses et garanties de NVIDIA

Un porte-parole de NVIDIA a déclaré : « Nous ajustons constamment notre chaîne de production en fonction des réalités du marché. La réduction de la fabrication pour la Chine résulte sans doute du ralentissement des commandes, et non d’une directive formelle d’interruption. »

De son côté, Jensen Huang, CEO d’NVIDIA, s’est engagé à fournir tous les éclaircissements nécessaires aux autorités chinoises. Il a fermement nié l’existence de backdoors ou de mécanismes de tracking dans les H20, précisant que la sécurité et la confidentialité des utilisateurs restent une priorité absolue pour la marque.

Enjeux technologiques : inférence vs. entraînement

Les GPU H20 sont principalement destinées aux tâches d’inférence : elles optimisent le calcul de modèles déjà entraînés, par exemple pour la reconnaissance vocale ou les recommandations en temps réel. L’entraînement de ces modèles, plus gourmand en ressources, repose sur des GPU encore plus puissantes, non autorisées à l’export vers la Chine.

• Inférence légère : adaptée aux serveurs de datacenter, la H20 offre un ratio puissance/consommation attractif.
• Entraînement intensif : les responsabilités de calcul restent focalisées sur les gammes « A » dédiées aux supercalculateurs, protégées par des restrictions plus sévères.

La dépendance de la Chine aux importations de processeurs haut de gamme illustre la fragilité de sa filière locale, malgré les efforts pour développer des puces nationales.

Perspectives : Blackwell et futures licences

Pour répondre aux incertitudes réglementaires, NVIDIA aurait déjà amorcé le développement d’une nouvelle architecture, nommée B30A, basée sur la micro-architecture Blackwell. Conçue pour être éligible à une future licence d’export en Chine, cette puce pourrait combler l’écart si l’entreprise parvient à lever les ultimes restrictions américaines.

Entre le bras de fer géopolitique, les demandes de suspension de production et les enjeux de souveraineté numérique, l’affaire H20 illustre combien la tech mondiale se trouve aujourd’hui au cœur de rivalités internationales. Les prochains mois détermineront si NVIDIA pourra renouer un dialogue constructif avec Pékin, tout en poursuivant son leadership sur le marché de l’IA.