IPTV illégale : l’amende choc de 16 000 € qui va faire trembler tous les “pezzotti” !

Des amendes dérisoires face à la piraterie IPTV

En Italie, l’essor des services IPTV illégaux – surnommés « pezzotti » – a entraîné une explosion du visionnage gratuit de contenus protégés, notamment des matchs de football. Malgré la gravité du délit, les sanctions financières en vigueur semblent insuffisantes pour dissuader les contrevenants. Le député Marco Osnato de Fratelli d’Italia propose aujourd’hui de tripler le montant maximal des amendes, le faisant passer de 5 000 à 16 233 euros par infraction.

Les montants actuels : un cadre législatif jugé trop laxiste

Selon la législation italienne, un utilisateur surpris à recourir à une IPTV illégale encourt :

  • Une amende de 154 à 500 euros pour une première infraction,
  • Une sanction aggravée pouvant atteindre 5 000 euros en cas de récidive.

Or, plus de 2 000 abonnés ont déjà été « pizzicati » – découvrant ainsi l’existence de leurs pratiques illicites. Avec un ticket sportif annuel avoisinant les 200 euros auprès des diffuseurs légaux, les utilisateurs estiment souvent préférable de risquer une petite amende plutôt que de souscrire un abonnement officiel. Pour Marco Osnato, ces montants sont « trop limités et dépourvus d’effet dissuasif ».

Le « coup de gueule » politique pour un renforcement immédiat

Le texte visant à relever les sanctions a été déposé en première lecture le 20 mai, puis officiellement enregis­tré au Parlement le 16 juillet. Marco Osnato plaide pour un durcissement rapide :

  • Passage de l’amende maximale à 16 233 euros,
  • Prévision d’une prochaine phase d’« action concrète » pour les opérateurs et plateformes en infraction,
  • Absence de retour à la baisse des tarifs des abonnements légaux, malgré leur hausse constante ces dernières années.
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Le député précise que cette première phase n’est que le début d’une série de mesures destinées à « aller au-delà du message symbolique » et à réellement tarir les flux illégaux.

Piracy Shield : un premier rempart technique

En parallèle, AGCOM et la Lega Serie A ont lancé la plateforme Piracy Shield pour protéger les retransmissions sportives. Entre mai 2024 et avril 2025 :

  • 28 041 domaines ont été bloqués,
  • 6 104 adresses IP ont été neutralisées.

Ces interventions visent notamment les sites diffusant en direct les rencontres de Serie A. Toutefois, malgré cette censure technique massive, le nombre de consommateurs détournant les flux demeure élevé. La sanction pécuniaire reste l’ultime recours contre l’utilisateur final, alors même que les fournisseurs de services de streaming illégaux migrent constamment d’un domaine à l’autre.

Pourquoi la dissuasion par l’amende est-elle cruciale ?

Le modèle économique du pezzotto repose sur un abonnement mensuel souvent facturé une dizaine d’euros, un tarif très inférieur à celui proposé par les plateformes officielles (DAZN, Sky, etc.). Pour basculer vers le légal, l’utilisateur paierait en moyenne :

  • 100 à 200 euros par saison, selon le bouquet choisi,
  • possibilité de paiements fractionnés mais rarement inférieurs à 15 euros mensuels.

En comparant ces chiffres avec une amende moyenne de 500 euros, il apparaît clairement que le calcul coût/bénéfice reste en faveur de la piraterie. Passer à 16 233 euros modifie radicalement la donne : le risque financier deviendrait nettement supérieur à une souscription légale.

Un débat sur la régulation des tarifs légaux

Fait notable, le projet de loi ne propose pas d’inciter les diffuseurs à revoir leurs tarifs. Or, ceux-ci ont continué d’augmenter, au point que Sky prévoit un nouveau renchérissement du pass Sport de NOW à la rentrée. Certains observateurs estiment qu’une bourse d’équilibre serait plus efficace :

  • Tarifs modulés selon le nombre de chaînes ou le type de contenu,
  • offres « anti-pezzotto » incluant les meilleures rencontres à prix raisonnable,
  • promotion de packs trimestriels à tarif réduit durant la saison estivale.
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Sans ajustement à la baisse, l’écart entre prix légal et coutume pirate restera élevé, même avec une amende record.

Quelles suites dans l’agenda parlementaire ?

Après la pause estivale, la Commission des Finances devra examiner le texte d’Osnato. Les points clés à surveiller :

  • Le montant définitif des amendes et les critères de majoration,
  • l’introduction éventuelle d’infractions connexes (mise à disposition de codes d’accès, revente de cartes pirate),
  • l’harmonisation des sanctions avec la lutte contre la contrefaçon et le téléchargement illégal de contenus numériques.

Le durcissement des peines, associé à un renforcement technique via Piracy Shield, pourrait enfin ralentir la diffusion illicite de contenus sportifs – à condition que l’application de la loi soit rapide et que l’évolution tarifaire des offres légales soit au rendez-vous.