Jony Ive trahit Apple pour OpenAI : l’iPhone est-il condamné ?

OpenAI frappe un grand coup en annonçant la collaboration avec Jony Ive, l’ancien maestro du design Apple. Pour la première fois, le pionnier de l’interface épurée et des formes iconiques s’éloigne de Cupertino pour rejoindre la startup californienne, emblème de l’intelligence artificielle. Une alliance aussi surprenante que potentiellement déstabilisante pour Apple, qui pourrait perdre son aura de leader de l’innovation hardware.

Un mariage inattendu entre AI et design

Depuis son départ d’Apple en 2019, Jony Ive a fondé sa propre agence, LoveFrom, mais aucun projet majeur n’avait émergé. Aujourd’hui, il met son talent au service d’OpenAI, dirigée par Sam Altman, pour concevoir du matériel inédit intégrant l’IA. Selon Bloomberg, le premier appareil co-designé par Ive et OpenAI devrait être dévoilé en 2026 et prétend marquer une rupture dans l’usage des technologies intelligentes, sans pour autant ressembler à un smartphone classique.

Apple face à son ancien génie

Il y a quelques années, tout rival s’inclinait devant le travail de Ive : iMac, iPhone, MacBook, iPad sont autant de produits sculptés par sa vision minimaliste. Ce visage public de la marque à la pomme a façonné son image d’innovateur. Or, en s’associant à un concurrent, Ive prive Apple de son principal atout créatif. Pour la firme de Cupertino, qui a mis du temps à embrasser l’électrique (Vision Pro) et le génératif (Siri peinant à décoller), la pression monte : comment rivaliser avec une IA dont le design de l’interface et du boîtier sera signé Ive ?

Un premier produit hors norme

Les détails restent encore flous, mais Mark Gurman évoque un dispositif autonome, distinct d’un smartphone, puisant dans les algorithmes d’OpenAI. Voici ce que l’on peut anticiper :

• Une interface immersive fondée sur la génération de contenus en temps réel (texte, audio, image).
• Une ergonomie repensée, héritée du langage « less is more » d’Ive, avec une symbiose entre l’objet et le contexte d’utilisation.
• Une intégration de capteurs et d’afficheurs adaptatifs, capables de réagir à la voix, au regard ou aux gestes.

Ce produit devrait être propulsé par les réseaux de modèles d’OpenAI, offrant une expérience unique d’interaction intelligente, tant pour les professionnels que pour le grand public.

Un tournant pour l’industrie ?

Cette alliance marque un nouveau chapitre dans la course à l’innovation : jusque-là, l’excellence matérielle venait d’Apple, tandis que l’intelligence artificielle se développait dans la sphère logicielle. En conjuguant ces deux forces, OpenAI pourrait redessiner les attentes des consommateurs et forcer les autres acteurs à inventer, eux aussi, des objets « smart » mariant hardware et IA.

Apple à la croisée des chemins

Alors même que Tim Cook défendait la commercialisation du Vision Pro à 3 499 $, de nombreux observateurs ont pointé l’échec commercial de ce casque spatial. Parallèlement, la nouvelle Siri, vantée dans les couloirs de Cupertino, tarde à dépasser le stade du gadget. Durant le procès contre Google, Eddy Cue a même admis que l’iPhone pourrait disparaître dans dix ans si aucune innovation majeure n’arrivait. Le partenariat Ive–OpenAI sonne comme un ultimatum : Apple doit réinventer son ADN ou céder sa place au podium.

Le compte à rebours est lancé

Avec l’annonce de iOS 17 et son redesign attendu à la WWDC 2025, Apple multiplie les paris logiciels pour regagner du terrain. WatchOS, tvOS et VisionOS doivent eux aussi se renouveler : la fonctionnalité de scroll par le regard pour le Vision Pro en est un exemple. Mais face à OpenAI, doté d’un design signé Ive, les mises à jour de UI/UX ne suffiront peut-être pas.

Vers un futur façonné par l’IA et l’esthétique

Cette convergence inédite d’un designer star et d’une entreprise leader en IA pourrait lancer une nouvelle ère d’objets connectés, où la frontière entre matériel et logiciel s’efface. Pour les consommateurs, c’est l’assurance d’expériences plus fluides, plus intuitives et plus immersives. Pour les constructeurs, l’appel est clair : repenser le rôle du design dans la révolution IA ou risquer de devenir de simples suiveurs.