La même barbarie à Sant’Anna di Stazzema et à Gaza : les mots choc de la maire de Gênes
Un hommage solennel au souvenir de Sant’Anna di Stazzema
Ce 12 août 2025, Gênes s’est mobilisée pour commémorer le massacre de Sant’Anna di Stazzema, perpétré par les nazifascistes le 12 août 1944. Sous l’égide de la mairie, plusieurs centaines de citoyens se sont réunis dans une atmosphère empreinte de gravité. Devant la plaque commémorative, Silvia Salis, maire de Gênes et oratrice officielle, a ouvert la cérémonie en rappelant la brutalité de cet événement oublié : des centaines de victimes, femmes, hommes et enfants, anéantis en quelques heures dans ce hameau de la province de Lucques.
La parallèle choc avec les conflits contemporains
Dans son allocution, Silvia Salis a affirmé avec force : « La barbarie qui a dévasté Sant’Anna di Stazzema est la même qui, aujourd’hui, ravage d’autres régions du monde. Une histoire qui se répète. Car aujourd’hui, Bianca pourrait être Fatima ou Sofia, une de ces mères de Gaza, de Kiev, ou d’une des dizaines de guerres en cours. » Par ces mots, la maire de Gênes a établi un pont entre le passé et le présent, rappelant que l’inhumanité ne se limite pas à un lieu ou à une époque.
Gramsci et l’indifférence, une leçon de conscience
Poursuivant sur le fil de la réflexion, Salis a cité Antonio Gramsci : « L’indifférence est parasitisme. » Elle a rappelé qu’un grand maître de la région disait plus simplement : « Même si vous vous croyez exempts, vous êtes impliqués. » Cette référence militante vise à faire tomber le masque du silence : face à l’injustice, le choix de l’indifférence équivaut à une complicité passive.
La dimension personnelle de la commémoration
À un moment chargé d’émotion, la maire s’est tournée vers sa vie personnelle : « Je suis chanceuse de pouvoir serrer mon enfant contre moi, sans que personne ne lui fasse de mal. » Puis elle a posé une exigence éthique : « Cette chance, il faut la mériter. Ne détournez pas le regard, ne jouez pas les spectateurs. » En insistant sur la responsabilité individuelle, Salis a transformé la commémoration en appel à l’engagement quotidien.
Les jalons d’une mémoire active
Pour que le souvenir de Sant’Anna ne s’efface pas, la mairie de Gênes a rappelé plusieurs initiatives :
Le droit à la paix comme droit fondamental
Silvia Salis a insisté sur la défense du droit à la paix comme droit universel : « Nous devons remettre ce principe au cœur de nos sociétés. Chaque jour, refusez la violence et l’intolérance. Combattez la haine par la solidarité, l’écoute et la justice. » L’objectif est clair : faire de la commémoration un moteur d’action, en réaffirmant que la paix n’est pas un vain mot mais une responsabilité partagée.
Gênes face aux enjeux internationaux
Depuis le quai de la Giunta Municipale jusqu’aux rues animées de Gênes, l’événement a mis en lumière la volonté de la ville de porter un message à la communauté internationale. En joignant symboliquement sa voix à celles des maires et citoyens d’autres villes frappées par la guerre, Gênes entend souligner l’urgence d’un dialogue global pour la paix. Cette manifestation a également été relayée par des associations de défense des droits humains, renforçant l’écho du discours de Salis.
Appel à la vigilance et à la lutte contre l’oubli
Au terme de son discours, la maire a exhorté chacun à « rester vigilant ». Elle a souligné que la construction de la mémoire doit dépasser les cérémonies annuelles pour devenir une dynamique permanente : « Nous avons le devoir de garder les récits vivants, de questionner nos sociétés et de refuser l’amnésie collective. » Cette injonction critique constitue un pilier de la démocratie et de la cohésion sociale.
La commémoration de Sant’Anna di Stazzema à Gênes ne s’est pas limitée à un hommage historique : elle a été l’occasion d’un véritable manifeste pour la paix. En unissant passé et présent, souvenirs et engagements, Silvia Salis a montré que la mémoire n’est jamais neutre ; elle peut devenir une source d’inspiration et de mobilisation, un antidote contre la répétition des barbaries qui menacent notre humanité.