OpenAI monétise Sora en proposant des crédits vidéo payants
Pour compenser les coûts vertigineux de calcul liés à la génération de contenu vidéo, OpenAI annonce une évolution majeure pour son application Sora : dès aujourd’hui, les utilisateurs pourront acheter des générations supplémentaires moyennant un forfait de crédits payants. Cette décision marque un tournant dans la stratégie de la startup californienne, déterminée à rendre son service plus durable financièrement.
Contexte : explosion de la consommation de vidéos IA
La version Sora 2 s’est imposée en quelques semaines comme une référence pour la création instantanée de vidéos générées par intelligence artificielle. Avec son interface simplifiée sur iOS, elle permet de produire des séquences de quelques secondes, d’une qualité étonnante. Toutefois, cette popularité a un coût :
- Capacité de calcul élevée : chaque vidéo demande plusieurs minutes de rendu sur des serveurs GPU gourmands en énergie.
- Accroissement des “power users” : une minorité d’utilisateurs générait régulièrement des centaines de vidéos par jour, suréquipant la plateforme.
- Limites techniques gratuites : la version « Pro » autorisait jusqu’à 100 vidéos par jour, et la version standard seulement 30.
Selon Bill Peebles, responsable du service Sora, le modèle gratuit de génération devenait « complètement insoutenable » pour les infrastructures d’OpenAI, d’où la nécessité d’une nouvelle approche monétisée.
Modalités des achats in-app et tarif des crédits
Au cœur du dispositif, un système de crédits numériques permet d’acquérir des “générations” additionnelles :
- 10 générations : 4 $ US selon la grille tarifaire affichée sur l’App Store.
- Coût variable : le nombre de crédits requis varie en fonction de la durée et de la résolution vidéo.
- Achat direct via l’application : simplicité et régularité des transactions Apple Pay ou carte bancaire.
Ce modèle freemium vise à offrir un palier de base gratuit pour la grande majorité des utilisateurs tout en autorisant un usage intensif pour ceux prêts à payer pour des rendus illimités.
Impacts pour les créateurs et détenteurs de droits
Outre la rentabilité interne, OpenAI prévoit également d’ouvrir la voie à une compensation directe des titulaires de droits d’auteur. Ainsi :
- Les détenteurs de personnages ou de marques pourront fixer un tarif par génération pour apparaître en “cameo” dans les vidéos.
- Un système de partage des revenus sera mis en place, garantissant une rémunération équitable pour les créateurs de contenus originaux.
- Les créateurs pourront proposer des “packs personnalisés” aux utilisateurs via l’App Store, enrichissant l’écosystème Sora.
Cette dimension commerciale répond à l’explosion des usages, tout en adressant la question cruciale de la propriété intellectuelle et de la rémunération des ayants droit.
Réduction des quotas gratuits et avenir de la plateforme
Dans un souci d’équilibre, OpenAI revoit également à la baisse son quota mensuel gratuit. Les utilisateurs non abonnés verront leur limite de 30 vidéos quotidiennes réduite à un seuil plus modeste. Cette révision devrait inciter davantage de personnes à souscrire aux options payantes, tout en assurant une expérience gratuite satisfaisante pour un usage occasionnel.
Une IPO prévue pour 2027, malgré la bataille juridique de Musk
Alors même que la restructuration récente d’OpenAI a apaisé les inquiétudes des procureurs généraux de Californie et du Delaware, Elon Musk, cofondateur historique, continue de contester le nouveau statut de l’entreprise devant la justice. Son avocat, Marc Toberoff, estime que la régularisation ne peut effacer les « méfaits d’OpenAI ». Le procès doit s’ouvrir fin mars 2026.
Parallèlement, Reuters rapporte qu’OpenAI prépare déjà son introduction en bourse, qui devrait intervenir en 2027. Cette IPO viserait à valoriser l’entreprise autour de 1 000 milliards de dollars – soit le double de son évaluation actuelle – sur la foi de ses perspectives de croissance dans l’IA générative.
Enjeux et perspectives pour les utilisateurs
Pour les adeptes de vidéos rapides et créatives, l’arrivée de crédits payants signifie une double opportunité :
- Continuité de service : des générateurs toujours disponibles, en cas de pic de demandes.
- Montée en puissance : possibilité de créer des séquences plus longues ou en haute résolution.
- Flexibilité budgétaire : ajustement à la consommation réelle, sans s’engager sur un abonnement mensuel fixe.
Toutefois, la dégressivité des quotas gratuits invite à une réflexion sur la monétisation de l’IA au quotidien. La question demeure : jusqu’où les utilisateurs accepteront-ils de payer pour un service qui, à ses débuts, était principalement gratuit ?