Panique à Trieste : l’ex-mairesse de Monfalcone expulse des migrants en pleine nuit et fait exploser la droite !

Un post choc en pleine nuit : l’ex-maire revendique une opération “anti-clandestins”

Aux alentours de 23 h 04 le 26 octobre, Anna Maria Cisint, eurodéputée LN et ancienne mairesse de Monfalcone, a publié sur son profil Facebook un message lapidaire : “Finito ora : clandestini della rotta balcanica che questa sera pensavano di dormire così e a cui ho ‘chiesto’ di alzarsi, ripulire e lasciare la città.” Accompagné de photos montrant des sacs de couchage et quelques migrants forcés de se lever, ce post présentait l’ancien adjoint à la sécurité comme chef d’orchestre d’une “opération-pulizia” menée de concert avec la police et les carabiniers.

Les images qui font polémique

Sur la première image, on distingue des matelas de fortune et des sacs à dos épars sur le tarmac devant la gare de Monfalcone. Vient ensuite une série de clichés où l’on aperçoit des migrants en train de plier leurs couvertures, gratifiés d’un ordre sans appel : “Non stiamo mica scherzando, vero ?” Comble de la mise en scène, des agents en uniforme figurent au premier plan, affichant ostensiblement leur présence comme caution légale de l’événement.

Des alliés déstabilisés et des critiques cinglantes

La publication de Cisint n’a pas seulement suscité l’indignation des associations de défense des migrants ; elle a surtout provoqué un séisme dans le camp gouvernemental. De Trieste, les responsables de Forza Italia, Alberto Polacco (chef de groupe municipal) et Michele Lo Bianco (conseiller régional), ont condamné “la vision étriquée et de pure communication” de la manœuvre. Selon eux, “déplacer des personnes vulnérables d’une ville à l’autre ne constitue en rien une réponse aux enjeux migratoires systémiques.”

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De son côté, Nicole Matteoni, députée et secrétaire provinciale de Fratelli d’Italia, a dénoncé “une véritable trahison envers Trieste, déjà chargée d’être ‘pointe de flèche’ de la route des Balkans. Se vanter d’envoyer des migrants dans notre ville, c’est un coup de poignard dans le dos.”

La version officielle : “Je n’ai fait que proposer”

Face à la bronca, Cisint a multiplié les rectificatifs : elle n’aurait pas ordonné l’évacuation vers Trieste, mais simplement suggéré aux migrants de ne pas dormir sur la voie publique, “afin qu’ils aillent à un endroit ouvert avec des sanitaires.” Elle a ensuite précisé avoir alerté la police municipale, qui a relayé vers la préfecture et les forces de l’ordre, pour faire appliquer le règlement communal interdisant le bivouac dans la zone urbaine.

Elle assure avoir parlé à plusieurs reprises avec le ministre de l’Intérieur, Matteo Piantedosi, et le secrétaire d’État Molteni, ainsi qu’avec le préfet et le commandant des carabiniers, soulignant un prétendu “travail en étroite concertation” pour gérer la question de l’ordre public.

Les enjeux politiques et sociaux de l’opération

Si la communication via Facebook confère un impact immédiat, elle soulève aussi des questions cruciales :

  • Le rôle exact des élus locaux face aux situations d’urgence migratoire : autorité symbolique ou décision exécutive ?
  • La frontière entre maintien de l’ordre et stigmatisation des populations vulnérables.
  • La légitimité d’une mise en scène destinée à montrer “les muscles” d’un conseiller municipal devenu eurodéputé.
  • L’absence de plan global d’accueil et d’intégration, remplacé par des “solutions au cas par cas” et des annonces-choc.
  • La complexité des flux migratoires sur la route des Balkans

    Monfalcone et Trieste constituent des points de passage clés pour les migrants empruntant la route terrestre depuis les Balkans via la Slovénie. Depuis plusieurs mois, les autorités régionales implorent Rome pour obtenir des renforts policiers et des financements pour l’accueil humanitaire, tandis que la pression politique monte dans les conseils municipaux, où l’émotion prend parfois le pas sur la stratégie.

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    Or, déplacer vers Trieste un groupe réduit de migrants ne résout ni la question de leur prise en charge (hébergement, soins, procédures d’asile), ni celle des infrastructures déjà saturées. Cela crée surtout une escalade de déplacements “en chaîne” sans réelle évaluation des besoins sur le terrain.

    Vers une réponse plus coordonnée ?

    Les critiques des alliés de Centre-droite pointent unanimement le manque de vision à long terme. Ils appellent à :

  • Mettre en place des politiques de coopération entre communes et préfets pour répartir équitablement l’accueil.
  • Renforcer les dispositifs d’hébergement d’urgence, en mobilisant des structures existantes ou en créant des centres dédiés.
  • Développer des canaux d’asile légaux et accélérer les procédures, pour désengorger les arrivées irrégulières.
  • Engager un dialogue avec les ONG spécialisées, plutôt que de recourir à des annonces spectaculaires via réseaux sociaux.
  • En l’absence de telles mesures, chaque initiative isolée risque de se réduire à un simple coup de communication, tout en laissant subsister une tension sociale et politique considérable dans la région .