Google passe à l’offensive contre Lighthouse, le « phishing-as-a-service » chinois
Google a officiellement déposé plainte pour faire tomber Lighthouse, une plateforme de phishing développée et exploitée par des cybercriminels basés en Chine. Identifiée comme l’un des services les plus élaborés de type « Phishing-as-a-Service » (PhaaS), Lighthouse fournit à ses abonnés les outils clés en main pour mener des attaques massives, ciblant la collecte de données bancaires et personnelles. En s’appuyant sur le RICO Act, le Lanham Act et le Computer Fraud and Abuse Act, Google vise à interrompre l’infrastructure technique et juridique derrière ces agissements.
Un kit complet pour « phisher » en deux clics
Lighthouse est conçu pour démocratiser le phishing, en proposant aux malfaiteurs, même débutants, :
Disponible sous forme d’abonnement, le service se vend via un canal Telegram privé, fort de 2 500 membres. Cette messagerie sert également de support client, confirmant l’ambition de ses concepteurs de proposer un « phishing for dummies ».
Plus d’un million de victimes recensées
Dans sa plainte, Google révèle avoir identifié 107 sites factices portant son logo, utilisés pour subtiliser les identifiants de connexion. Les estimations les plus conservatrices indiquent :
Les cybercriminels s’emparent de mots de passe, coordonnées bancaires, accès à des portefeuilles de crypto-monnaies et autres données sensibles.
Une menace transsectorielle
Les campagnes de Lighthouse n’ont pas épargné un seul secteur : institutions publiques, fournisseurs de services routiers, e-commerce et même géants de la tech. Cette agilité découle notamment :
La riposte juridique de Google
En déposant sa plainte, Google réclame le démantèlement de l’infrastructure technique de Lighthouse et la saisie des serveurs hébergeant la plateforme. L’action se fonde sur :
Ces dispositifs, combinés, visent à frapper le service tant sur le plan civil que pénal, en espérant en dissuader les concepteurs et les utilisateurs.
Un soutien législatif et politique
Parallèlement à sa plainte, Google encourage le Congrès américain à adopter trois lois phares :
Ces projets de loi, soutenus par des élus républicains et démocrates, visent à renforcer la coopération entre services de justice, régulateurs et acteurs privés pour contrer phishing, scamming et autres escroqueries numériques.
Impacts et conseils aux internautes
Face à l’essor de ces plateformes PhaaS, chaque internaute se retrouve potentiellement menacé. Pour limiter les risques :
Les entreprises, quant à elles, doivent renforcer leurs systèmes de détection des faux domaines et multiplier les campagnes de sensibilisation auprès des clients. Seule une défense coordonnée, alliant technique et vigilance humaine, permettra de contrer efficacement des services aussi conviviaux pour les cybercriminels que Lighthouse.
