Le dernier rapport OECD Employment Outlook 2025 dresse un constat sans appel : entre début 2021 et début 2025, les salaires réels en Italie ont chuté de 7,5 %, soit la pire performance parmi les pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques. Cette érosion du pouvoir d’achat pèse lourd sur les ménages et interroge la trajectoire d’une économie qui peine à compenser l’inflation par des hausses salariales suffisantes.
Des revenus sous pression malgré la relance
Après une croissance modérée depuis la fin de la pandémie, l’Italie affichait au premier trimestre 2025 un niveau de salaires réels encore inférieur de 7,5 % à celui de début 2021. Pire : de nombreux accords collectifs récemment renégociés n’ont pas permis de combler ces pertes. Selon l’OCDE :
Au final, les ajustements salariaux restent insuffisants pour préserver le pouvoir d’achat des travailleurs.
Une reprise de l’emploi mais un taux encore faible
Le marché du travail italien a su absorber le choc économique : le taux de chômage est retombé à 6,5 % en mai 2025, et l’emploi total atteint des niveaux records. Pourtant, le taux d’activité stagne à 62,9 %, loin de la moyenne OCDE de 70,4 %. Pour l’OCDE, cet écart reflète :
Le défi démographique : vers un dépérissement du force active
L’Italie fait face à un vieillissement accéléré : la population en âge de travailler devrait diminuer de 34 % entre 2023 et 2060. Les projections indiquent :
Sans action, l’allongement de la vie active et la réduction de l’écart entre générations ne suffiront qu’à limiter la casse.
Réduire les écarts entre hommes et femmes
Pour mobiliser toutes les ressources disponibles, l’OCDE insiste sur la nécessité de combler le fossé professionnel :
Allonger la vie active des seniors
L’extension des âges légaux de départ à la retraite a porté l’emploi des plus de 50 ans à un niveau record. Néanmoins :
Le pays doit encourager la reconversion et l’adaptation des postes pour maintenir en activité ceux qui le souhaitent.
Inégalités intergénérationnelles renforcées
Le rapport souligne une inversion du rapport de revenus entre jeunes et seniors. Alors qu’en 1995, les 25–34 ans gagnaient 1 % de plus que les 55–64 ans, aujourd’hui, ces derniers bénéficient d’un avantage de 13,8 %. Cette divergence se traduit par :
Stimuler la productivité pour renouer avec la croissance
Pour limiter l’impact démographique et restaurer le dynamisme du PIB par habitant, l’OCDE propose :
Une telle stratégie s’inscrit dans un plan à long terme, crucial pour faire de l’Italie une économie plus résiliente et innovante.