Dans une décision récente qui pourrait redéfinir le paysage bancaire italien, la Banque centrale européenne (BCE) et la Banque d’Italie ont accordé à UniCredit l’autorisation officielle d’acquérir le contrôle direct de Banco BPM. Cette acquisition, attendue depuis longtemps, marque un tournant majeur pour UniCredit, qui cherche à renforcer sa position sur le marché bancaire européen en consolidant ses actifs.
Les Étapes de l’Acquisition
Cette autorisation intervient à la suite de délibérations approfondies et était nécessaire pour que Consob, après l’avoir examinée, finalise le processus d’approbation du document d’offre soumis en décembre 2024. Le conseil d’administration d’UniCredit est convoqué le 30 mars pour décider de l’augmentation de capital, qui est une étape cruciale pour soutenir l’offre publique d’achat (OPA) lancée sur Banco BPM.
L’OPA est prévue pour démarrer à la mi-avril et pourrait se conclure dès la deuxième semaine de juin, selon les avancées réglementaires et les réponses du marché. Le processus est observé de près, surtout avec l’implication possible du gouvernement sur la question du golden power, un ensemble de règles régissant les investissements dans des secteurs d’importance nationale.
Les Détails Financiers de l’Offre
Un élément de tension a surgi autour de l’application du Danish Compromise, un cadre réglementaire qui aurait pu offrir une réduction du capital requis pour Banco BPM. La BCE a récemment rejeté cette application spécifique pour BPM, ce qui pourrait affecter l’équilibre financier de l’investissement.
Andrea Orcel, PDG d’UniCredit, a exprimé des préoccupations quant aux répercussions potentielles sur le capital de BPM, signalant aussi une diminution présumée de la capacité de l’institution à accorder des prêts à l’économie réelle. Ces discussions indiquent un enjeu majeur autour de la viabilité et des impacts financiers à long terme de cette opération d’acquisition.
Réactions et Perspectives du Marché
Giuseppe Castagna, président de BPM, a insisté sur la robustesse financière de sa banque, affirmant qu’elle dispose de niveaux de capital « adéquats », indépendamment du Danish Compromise. BPM est déterminée à poursuivre l’opération avec Anima, considérée comme stratégiquement importante, et prévoit de maintenir ses engagements de dividendes.
Le dialogue continu entre Orcel et Castagna met en lumière la dynamique complexe de cette fusion, où chaque mouvement est scruté par les parties prenantes, y compris les actionnaires, les régulateurs et les analystes du marché. Les réactions des investisseurs seront déterminantes pour la suite de l’opération.
Conséquences Potentielles
La fusion avec Banco BPM pourrait créer une entité bancaire plus puissante, augmentant la compétitivité d’UniCredit et sa capacité à se renforcer contre les vents contraires économiques. Cependant, elle pose aussi la question de l’avenir stratégique du secteur bancaire italien, marqué par des consolidations grandissantes.
En parallèle, cette acquisition soulève également des questions sur la concentration du marché et son impact sur les consommateurs. Le gouvernement italien, observant de près les évolutions, pourrait jouer un rôle crucial dans la régulation des pratiques commerciales post-acquisition.
Globalement, alors qu’UniCredit s’aligne pour formaliser ce qui pourrait être l’une des transactions bancaires les plus influentes en Italie, l’industrie financière suit de près, évaluant comment cela remodelera les alliances bancaires et la structure de marché dans les années à venir.