Un marché en pleine expansion : 1 300 milliards de dollars en 2024
Apple a récemment dévoilé des chiffres impressionnants sur l’App Store : en 2024, les applications et services tiers ont généré un chiffre d’affaires global de 1 300 milliards de dollars. Cette somme colossale, issue d’une étude conduite en partenariat avec deux économistes de renom, illustre l’importance croissante de l’écosystème mobile pour les développeurs et les utilisateurs.
Qui bénéficie de ces revenus ?
Les 1 300 milliards de dollars se répartissent selon trois grands postes :
- Biens et services physiques (1 000 milliards) : Amazon, Uber, Deliveroo et autres plateformes intégrées à l’App Store représentent la majeure partie du chiffre d’affaires, avec des transactions liées aux achats réels et aux prestations de services.
- Biens et services numériques (131 milliards) : Achats in-app, abonnements à des services de streaming, ventes de jeux et contenus digitaux, qui demeurent un segment clé pour les éditeurs d’applications.
- Publicité in-app (150 millions) : Les bannières et formats vidéo diffusés dans les applications complètent les revenus des développeurs, qui peuvent ainsi diversifier leurs sources de monétisation.
Cette diversification atteste que l’App Store ne se limite pas à un simple catalogue d’applications, mais constitue une plateforme de commerce et de services à part entière.
Des développeurs choyés : peu ou pas de commissions
Apple se félicite également du niveau de soutien accordé aux créateurs d’applications : selon le communiqué, la majorité des développeurs ne paient aucune commission pour publier leur application. En outre, diverses catégories de petits éditeurs bénéficient d’un taux réduit, favorisant l’innovation et la création d’emplois dans le secteur tech.
Une audience colossale : 813 millions de visiteurs hebdomadaires
L’étude souligne qu’en moyenne 813 millions de personnes visitent l’App Store chaque semaine. Deux observations majeures en découlent :
- La présence d’une vitrine numérique incontournable pour toute entreprise souhaitant toucher un large public.
- La montée en puissance des régions émergentes : au cours des cinq dernières années, le chiffre d’affaires a plus que doublé en Europe, aux États‐Unis et en Chine, montrant un accès toujours plus généralisé aux smartphones et tablettes.
Les outils mis à disposition des développeurs
Pour accompagner cette croissance, Apple a investi dans plusieurs services à destination des éditeurs :
- App Analytics pour identifier les usages et affiner la stratégie produit.
- StoreKit et RevenueCat pour automatiser les abonnements et simplifier la gestion des paiements.
- TestFlight pour organiser les phases bêta-test avec des milliers d’utilisateurs avant publication.
Ces modules facilitent la visibilité des nouvelles applications et améliorent la fiabilité des transactions, tout en sécurisant les utilisateurs contre la fraude.
Contexte réglementaire et antitrust
Ces révélations arrivent dans un climat de tensions réglementaires :
- Aux États‐Unis, Apple a perdu plusieurs recours face à Epic Games, qui dénonçait une commission excessive et un monopole sur les paiements in-app.
- En Europe, la Commission a infligé une amende de 500 millions d’euros pour non-respect du Digital Markets Act, en particulier sur l’impossibilité d’utiliser des moyens de paiement externes.
Apple affirme que son modèle de commission sert à financer la sécurité et la confidentialité de l’App Store, deux atouts jugés essentiels pour protéger les utilisateurs contre les abus et les malwares.
Perspectives pour les années à venir
Avec un chiffre d’affaires multiplié par plus de deux en cinq ans, l’App Store confirme sa position de leader dans la distribution d’applications. À l’heure où les smartphones deviennent la plaque tournante de nos vies numériques, les développeurs disposent d’une opportunité sans précédent pour monétiser leurs idées. Toutefois, les exigences croissantes des régulateurs et les attentes des utilisateurs en matière de transparence et de confidentialité imposent à Apple une vigilance constante.
Alors que la bataille légale avec les États et la pression des marchés intensifient le débat sur le rôle des plateformes, l’avenir de l’écosystème mobile dépendra de l’équilibre trouvé entre innovation, liberté d’entreprendre et protection des consommateurs.