Violence et désordre à Rebibbia : l’agression de Francis Kaufmann
Francis Kaufmann, 33 ans, déjà au cœur d’une affaire criminelle retentissante, s’est à nouveau illustré par un comportement violent au sein de la prison de Rebibbia, à Rome. Dimanche 9 novembre, après l’heure d’air, l’homme accusé du double féminicide de Villa Pamphili a agressé le personnel pénitentiaire, selon le syndicat national de surveillants OSAPP.
Retour sur l’affaire de Villa Pamphili
Le 7 juin dernier, Francis Kaufmann est accusé d’avoir tué Anastasia Trofimova, une jeune Russe de 28 ans, et sa fille Andromeda, âgée de 11 mois, dans le parc de Villa Pamphili. Les corps des deux victimes avaient été découverts sans vie, plongeant Rome dans l’émoi. La gravité des faits avait conduit à une arrestation spectaculaire, puis à son transfert depuis la Grèce où il s’était réfugié.
Le déroulement de l’incident en prison
Lors de l’heure d’air du dimanche 9 novembre, Kaufmann a été invité à regagner sa cellule. Selon OSAPP :
- Kaufmann a soudainement « perdu son sang-froid » et refusé de réintégrer sa cellule.
- Il a crié des propos menaçants à plusieurs reprises, malgré les appels répétés à la raison des surveillants.
- Il a tenté de passer à une confrontation physique, frappant plusieurs agents intervenus.
Cette montée de violence a nécessité l’intervention rapide d’une équipe de surveillants, qui a finalement maîtrisé le détenu après plusieurs minutes de tension.
Un profil de détenu instable
Ce nouvel accès de violence s’inscrit dans une série de comportements agressifs déjà constatés chez Kaufmann :
- Lors de son vol d’extradition depuis l’île grecque de Skiathos, il s’était montré hostile envers les agents l’escortant, les accusant de violences et brandissant des menaces.
- En détention provisoire à Larissa, en Grèce, il avait saccagé sa cellule, détruisant meubles et installations, manifestant une colère incontrôlée.
- Pendant ses interrogatoires de garde à vue en Italie, il s’était rebellé contre les magistrats, proférant de violentes accusations et clamant son innocence.
Ces incidents soulignent des troubles de comportement répétitifs, majeurs pour l’évaluation psychologique et le risque pénitentiaire.
Procédure et suite judiciaire
Face à ces comportements, la procureure de la République de Rome devrait demander le passage immédiat au jugement devant la Cour d’Assises pour le double homicide. La procédure de Giudizio Immediato permet de statuer sans instruction complémentaire devant le juge des libertés. La requête officialise :
- Le transfert direct du dossier devant la Cour d’Assises, compétente pour les crimes les plus graves.
- L’ouverture rapide d’un procès, sans étape intermédiaire de confirmation par le juge d’instruction.
Le risque d’une telle demande est de priver la défense d’un délai d’enquête plus approfondi, accélérant la tenue d’un procès public où les charges seront présentées face à un jury.
Enjeux pour les surveillants pénitentiaires
Les agressions en prison posent des problèmes de sécurité quotidiens :
- Risque de blessures graves pour le personnel : coups portés dans des espaces confinés, sans possibilité de fuite.
- Tensions entre détenus : l’exemplarité de la sanction peine à dissuader d’autres comportements violents.
- Conséquences psychologiques pour les surveillants : stress, sentiment d’insécurité et nécessité de procédures d’accompagnement post-agression.
OSAPP rappelle l’importance de renforcer les mesures de protection : dispositifs anti-agression, formation continue et renforts lors d’interventions risquées.
Une détention sous haute surveillance
Depuis son arrivée en Italie, Kaufmann est considéré comme un détenu à « haut potentiel de dangerosité ». Les autorités carcérales ont mis en place :
- Un régime de détention « sécurité maximale » en cellule individuelle.
- Une surveillance renforcée lors des promenades et des transferts.
- Un suivi psychologique régulier pour évaluer son état mental et prévenir de nouveaux débordements.
La multiplication des incidents pourrait toutefois conduire à des restrictions supplémentaires, voire un transfert vers une unité de haute sécurité pour détenus particulièrement dangereux.
Dimension médiatique et émotion publique
Le cas de Kaufmann bénéficie d’une médiatisation importante, en raison de la brutalité du double meurtre et de la dimension symbolique : une mère et son bébé, victimes de violence extrême. Les réseaux sociaux et les médias ont amplifié l’émotion, réclamant une justice expéditive et des conditions de détention sévères :
- Nombreux appels à des peines maximales, y compris la réclusion à perpétuité.
- Débat sur la nécessité ou non de la réclusion à perpétuité in concreto, sur fond de réforme pénale en Italie.
- Interrogations sur la prise en charge psychologique des détenus dangereux et la prévention de la récidive.
GlobalNews.fr suit ce dossier avec attention, confrontant émotion publique et exigences d’un procès équitable, élément fondamental de l’État de droit.
Vers un procès sous haute tension
La phase de jugement s’annonce particulièrement tendue :
- Le parquet fera valoir la préméditation et la cruauté aggravée, face à des témoignages poignants sur les victimes et les circonstances du crime.
- La défense cherchera à démontrer l’absence d’éléments psychologiques et la fragilité de l’accusé, potentiellement soumise à une instabilité mentale.
- Les débats devant la Cour d’Assises seront suivis de près, tant par la presse nationale que par la population, en quête de réponses sur ce drame.
Ce procès constituera un test sur la capacité du système judiciaire italien à gérer des affaires criminelles d’une extrême gravité, tout en respectant les droits fondamentaux du prévenu.
